L’affaire Lambert

Note sur la restauration de l’hôtel Lambert

Note sur la restauration de l’hôtel Lambert janvier 2011

Le compromis signé au Ministère de la Culture entre les représentants du propriétaire de l’hôtel Lambert et l’Association Paris Historique grâce à la médiation de la Mairie de Paris et de ce Ministère remonte à janvier 2010. Il intégrait l’abandon des points les plus négatifs du projet, telles que la construction d’un parking souterrain, la réalisation d’un ascenseur à voitures, l’installation d’une salle de bains dans l’une des pièces maîtresses de l’appartement principal, le cabinet de Jean-Baptiste Lambert. De même, à l’extérieur, plusieurs modifications envisagées ont été abandonnées : les lucarnes et les souches de cheminée XVIIIe demeureront en place ; le remplacement des pierres de parement sera revu à la baisse, l’enveloppe prévisionnelle passant de 40% à 10%. La surélévation du parapet qui devait modifier l’apparence extérieure de l’édifice et ruiner l’unité architecturale qu’il forme avec l’édifice voisin, le 3, quai d’Anjou ne sera pas non plus réalisée.

Force est de reconnaître que le compromis maintient le principe très destructeur de l’installation d’une centrale de traitement de l’air – il s’agit de conditionner la température et l’hygrométrie des principaux appartements – de même que le démantèlement d’une galerie « troubadour » due à Jean-Baptiste Lassus, disciple de Viollet-le-Duc dont le maître d’ouvrage souhaite faire deux suites pour ses invités. L’adaptation de la vieille demeure à un usage familial représente toutefois une opportunité précieuse pour pratiquer une restauration devenue souhaitable. Cette considération donne tout son sens à l’accord qui a été trouvé.

Selon les termes de ce dernier, le comité scientifique qui doit accompagner la campagne de restauration de l’hôtel a été complété de trois membres éminents. Il s’agit de Marie-Jeanne Dumont, Secrétaire Générale de la Commission du Vieux Paris, d’Andrea Bruno, le célèbre restaurateur du château de Rivoli, près de Turin, et d’Alexandre Cojannot, historien de l’architecture, spécialiste de Louis Le Vau, le maître d’ouvre de l’hôtel Lambert. Ce comité ainsi enrichi se réunit à des échéances régulières, et les échos qu’on a des réunions montrent jusqu’ici que le projet de restauration s’inscrit avec exactitude dans la ligne de ce qui a été négocié et obtenu.

Paris, le 16 janvier 2011,

Jean-François Cabestan